La digue sur la rivière Mahajilo, n’est toujours pas réparée. La plaine de Betsiriry s’expose aux inondations.
Les paysans tirent la sonnette d’alarme. La digue qui protège la crue de la rivière Mahajilo à Miandrivazo n’est toujours pas réparée. Ayant rompu à la suite du passage du cyclone Cezda en janvier, l’infrastructure présente une brèche de plus d’une centaine de mètres qui n’a fait l’objet d’aucune réparation jusqu’ici. Conséquence, toute la plaine de Betsiriry, célèbre pour sa production de haricot désormais baptisé « lingot blanc », est exposé à des inondations en cette saison des pluies.
«Déjà avec la petite pluie tombée ces derniers jours, la crue, si petite soit-elle, a eu des impacts jusqu’à la plaine. Une partie de la ville de Miandrivazo est également menacée par l’inondation si cette digue n’est pas réparée d’urgence », affirme Modeste Randriamampionona, maire de la commune rurale d’Andrano- mainty.
En fait, comme tout « baiboho », la plaine de Betsiriry est une zone inondable qui se trouve sous les eaux lorsque le niveau de la Mahajilo dépasse sa digue de protection chaque année. Quand l’eau se retire, elle dépose sur le sol une sorte de sédiment qui le rend très fertile et particulièrement propice à la culture, particulièrement du haricot cultivé en contre-saison, après le riz.
«La différence, à l’heure actuelle, est que, à cause de la rupture de la digue, la rivière a dévié de son lit naturel et déposé du sable sur les terres cultivables. Des milliers d’hectares de terrain sont menacés de destruction », fait remarquer Rado Randriamparany, secrétaire général de la plateforme Haricot à Miandrivazo.
Peu rassurant
Interrogé sur ce problème hier, en marge de l’ouverture de la foire Renala à Morondava, les réponses de Gilbert Romain, chef de la région Menabe, ne sont pas très rassurantes. Il n’a avancé aucun calendrier quant à la possibilité de réparation de la digue avant la tombée des pluies. «Sa réhabilitation est déjà programmée », a-t-il simplement déclaré.
La culture du haricot se fait en contre-saison dans la région, à partir du mois de mars et la récolte commence vers le mois de juin. Cette année, la production a déjà été gravement affectée par la situation avec une chute de presque 50% de la production qui avoisinait à peine les 2 000 tonnes alors qu’en 2014, elle était de 4 000 tonnes. La plaine de Betsiriry est le plus grand fournisseur de haricots dans tout Madagascar en assurant environ 70% des besoins du pays. Il est célèbre à l’étranger car il est exporté jusqu’en Arabie Saoudite, Inde, Pakistan et dans les pays de l’océan Indien, dont l’île Maurice.
Toutefois, avant même ces inondations, la production avait commencé à se détériorer petit à petit. Voilà justement pourquoi, depuis quelques années, les acteurs de la filière se sont organisés au sein de cette plateforme pour la relancer.