Le Cercle de réflexion des économistes de Madagascar estime que l’État n’en fait pas suffisamment pour favoriser la création d’emplois, pourtant base de la croissance.
À côté de la plaque. À en croire les économistes du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (Crem), les priorités inscrites dans la Loi de finances 2016 pourraient ne pas permettre au pays d’atteindre la croissance visée. Fixé à 4,5%, le taux de croissance ne serait atteint que si l’État crée des emplois. Or, « la création d’emplois se place en toute dernière position parmi les sept priorités inscrites dans la Loi de finances », a déploré Andriampeno Ramiliarison, président du Crem, hier au cours d’un débat dans le cadre des jeudis du Crem.
Pour permettre la création d’emplois, les économistes soutiennent que le secteur privé, principal pourvoyeur, doit être soutenu.
« Le point important est donc de connaître les efforts menés par l’État pour inciter le secteur privé à investir davantage », ajoute-t-il.
Pour ce faire, le Crem préconise, par exemple, la diminution du taux d’imposition. « Certes, cela peut créer un déficit mais cela va inciter le secteur privé à investir davantage pour créer des emplois et soutenir la croissance », indique Rado Ratobisaona, membre du Crem.
Qualité
Le Crem, insiste également sur la nécessité d’avoir des ressources humaines de qualité. Appréciant le recrutement des instituteurs, Andriampeno Ramiliarison insiste, néanmoins sur l’importance d’une formation de qualité. L’éducation occupe, certes, 30% du Programme d’investissement public, mais le tout, sous-entend-il, n’est pas de recruter des instituteurs, il faut aussi que l’éducation soit de bonne qualité.
« L’année prochaine, l’État envisage de recruter 10 000 maîtres FRAM. Il est nécessaire d’augmenter le nombre d’instituteurs et d’améliorer aussi la qualité de la formation pour avoir une main-d’œuvre de qualité », annonce-t-il.
La LFI 2016 prône également la bonne gouvernance ainsi que l’Etat de droit, la sécurité et l’amélioration des infrastructures comme priorités majeures pour l’Etat. Un autre point critiqué par les économistes du Crem. « La population malgache attend plus d’investissement dans le social »,
précise Andriampeno Ramiliarison.