Le ministère de la Santé publique prévoit de mobiliser de nouveaux moyens pour financer la santé publique. À part les dons et les legs, une taxe sera perçue.
Des moyens à mobiliser. La caisse nationale de solidarité pour faire fonctionner la couverture sanitaire
universelle (CSU) dont la stratégie nationale a été présentée, hier à Ivato, va mettre prochainement en place, un financement innovant. « Trois formes de contributions ont été identifiées pour que la CSU puisse devenir une réalité, à savoir la mutuelle et l’assurance de santé déjà obligatoire pour les agents de l’État et les employés du secteur privé. Mais le financement innovant comme les taxes sur la cigarette, la téléphonie et les boissons sucrées va également renflouer cette caisse. Ce financement innovant sera au profit des démunis », a expliqué le docteur Damoela Randriantsimaniry, secrétaire général du ministère de la Santé publique.
À l’entendre, aucune nouvelle taxe ne sera perçue pour mettre sur pied cette caisse nationale de solidarité. « Il y a déjà une taxe identifiée mais pas encore appliquée comme la taxe sur la cigarette. La Santé publique bénéficie, par exemple, de 3 ariary par tige de cigarette. Mais cette taxe n’est jamais parvenue à destination. La caisse de solidarité en est une occasion pour l’appliquer », poursuit le secrétaire général du ministère de la Santé publique.
Urgence
Toutefois la CSU pourrait avoir des impacts sur le secteur privé et sur les employés. Selon toujours l’explication du docteur Damoela Randriantsimaniry, la mutuelle de santé et l’assurance maladie doivent désormais couvrir tous les domaines de la santé. « La CSU n’est pas qu’une seule frange de la santé. La mutuelle de santé et l’assurance maladie prendront ainsi en charge d’autres domaines comme l’hospitalisation ou la vaccination », souligne-t-il. Une source au sein d’une agence d’assurance a affirmé que couvrir tous les domaines de la santé pourrait faire augmenter la cotisation.
La population n’est pas appelée à se mobiliser uniquement dans la caisse nationale de solidarité de la CS. En effet, durant l’exposé du contenu de la nouvelle politique de protection sociale au mois de septembre à Anosy, Serge Radert, consultant, a proposé diverses sources de financement pour réaliser cette politique de protection sociale. De ce fait, taxes parafiscales ou cotisations de solidarité, contribution, dons et legs, cotisations sociales et souscriptions aux assurances, ont été cités.
« La CSU et la politique de protection sociale sont deux choses différentes même si elles sont complémentaires. La CSU ne s’occupe que du domaine de la santé alors que la protection sociale se préoccupe du développement. Différents ministères comme celui de la Population et de protection sociale et le ministère des Budgets et des finances sont aussi intégrés dans ce vaste programme pour harmoniser toutes les décisions à prendre », rassure le secrétaire général du ministère de la Santé publique. L’application de ces nouvelles mesures
reste néanmoins à définir. « L’urgence réside aujourd’hui dans l’élaboration du décret de mise en place de cette caisse nationale de solidarité et le comité de pilotage », conclut le docteur Damoela Randriantsimaniry.