Pas de départ tonitruant pour la campagne électorale en vue du vote du 29 décembre. Un fait, visiblement, dû au caractère indirect du scrutin.
En douceur. C’est la manière avec laquelle les listes de candidats en course pour les élections sénatoriales investissent le terrain en ce début de campagne. Le fait que le vote du 29 décembre prochain soit un suffrage indirect pourrait expliquer cette situation. Cela n’empêche qu’à chacun sa manière, mais tous sur la pointe des pieds, la plupart des listes en lice dans la province d’Antananarivo, notamment, ont répondu présent hier.
Les maires et les conseillers municipaux sont les principales cibles de cette campagne électorale. Le parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (Hvm) a présenté sa liste de candidats pour Antananarivo, conduite par Mananjara Andriambololona, aux élus du district d’Anjozorobe, lors d’un déjeuner. Le parti « Tiako i Madagasikara » (Tim) a eu la même idée, mais en un peu plus grand. Hier, Marc Ravalomanana, président national du Tim et sa liste de candidats, avec comme figure de proue Olga Ramalason, ont convié les élus Tim dans la province d’Antananarivo, pour un déjeuner de campagne au Magro Tanjombato.
Pierre Holder, tête de liste du groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar), a démarré sa campagne par une rencontre avec les grands électeurs du district d’Ambohidratrimo. Si la liste « Malagasy miara-Miainga » (MMM) n’entrera en jeu qu’aujourd’hui à Ankerana, le parti de l’Avant garde pour la rénovation de Madagascar (AREMA), pour sa part, a commencé sa propagande à l’échelle nationale, par une conférence de presse à la résidence de Didier Ratsiraka, fondateur de la formation politique, à Faravohitra, hier.
Consolidation
Alors que la campagne électorale a démarré, la journée d’hier était plutôt calme sur le plan politique. Même les journalistes ont eu de la peine à connaître le programme de cette première journée de propagande. La quiétude des rues tranche, toutefois, avec la vivacité des discours tenus dans certains mini-meetings. Du côté de Tanjombato, par exemple, Marc Ravalomanana a été particulièrement remonté contre le pouvoir. Son discours indique clairement les ambitions du Tim, contrecarrer les objectifs de majorité écrasante du Hvm au Sénat, et jouer sa note au sein de la Chambre haute, à l’instar de ce qui se passe à l’Assemblée nationale.
Pour les Bleus, l’opportunité de développement offerte a été le principal argument mis en avant à Anjozorobe. L’Arema, pour sa part, mise sur son assise historique et affirme avoir des projets déjà prêts pour ceux qui souhaitent collaborer avec ses candidats. Si les maires et les conseillers indépendants devraient être les plus courtisés, au regard des faits d’hier, chaque écurie soutenant ses listes de candidats souhaitent consolider l’obédience de leurs élus. « Nous avons seize maires élus et environ quatre-cents conseillers. À Fianarantsoa, par exemple, nous pouvons prétendre à deux sièges de sénateurs », a été, par exemple, argué à la conférence de presse de l’Arema.