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Environnement – Résultats peu satisfaisants du PEIII

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Le troisième projet de soutien du programme environnemental (PE III) n’a pas donné les résultats escomptés. Malgré cet « échec », les bailleurs de fonds veulent poursuivre l’aventure.

Une enveloppe de 101 millions de dollars dépensée dans la protection de l’environnement durant une dizaine d’années, pour une note en-dessous de la moyenne ! L’évaluation finale du troisième projet de soutien du programme environnemental (PEIII) de Madagascar tenue, hier, à Anosy, n’a pas donné les résultats escomptés. « Moins de 50% des résultats attendus dans le PE III seulement, ont été atteints », a indiqué Giovanni Ruta, économiste principal de l’environnement, au sein de la Banque Mondiale. Celle-ci a octroyé 40 mil­lions de dollar dans ce programme et a offert une somme de 50 millions de dollar, dans la phase additionnelle du programme depuis 2011.
Plusieurs facteurs ont été avancés pour expliquer cet « échec ». « La communauté locale et la collectivité territoriale décentralisée, ne sont pas bien intégrées dans le programme. Les chefs fokontany et les maires n’ont pas été non plus intégrés dans un niveau stratégique de prise de décision », enchaîne Giovanni Ruta. Ce manque d’intégration de la collectivité aurait eu des impacts dans la dégradation du système des aires protégées, comme la coupe de rondins de bois de rose et les différents trafics enregistrés à l’intérieur des aires protégées.

Bilan négatif
L’approche menée par la plupart des organismes œuvrant dans la protection de l’environnement pour appuyer la communauté locale, laisse aussi à désirer. « Certains ONG mènent un système de paternalisme, pour aider la communauté locale. Ce n’est pas, toutefois, le problème unique du PE III, mais un problème chronique dans l’approche du développement en général. De ce fait, il y a un problème de pérennisation dans bon nombre de projets. Il n’y a que le projet d’écotourisme qui a pu engendrer une autonomie financière pour la
communauté locale afin de pérenniser les projets de conservation », explique l’expert de la Banque Mondiale. Certains acteurs dans la protection de l’environnement pointent par contre du doigt le financement destiné à la communauté locale. « Il n’y aurait que 10 à 20% du financement du PEIII qui ont été destinés aux habitants. Cette part de la communauté locale a légèrement augmenté dans la phase additionnelle à hauteur de 37%. L’administration a pompé la plupart du budget », a confié un responsable d’un organisme œuvrant dans la protection de l’environnement dans le corridor Ankeniheny-Zahamena.
Malgré ce bilan « négatif », Guy Razafindralambo, coordonateur du PE III, reste optimiste. « Le PE III a permis de maintenir dans leur état les aires protégées durant la période de crise. Ce programme a également renforcé la compétence des acteurs », souligne Guy Razafindralambo. Ce transfert de compétence a été salué par l’expert de la Banque Mondiale. « La Grande île dispose désormais, de personnel compétent, grâce au PE III. Afin de poursuivre les acquis, la Banque Mondiale envisage d’intégrer le ministère de l’Agriculture dans la protection de l’environnement pour mettre en place le développement rural au profit de la biodiversité. Auparavant, c’étaient les ONG qui effectuaient à la fois la protection de l’environnement et la création des canaux d’irrigation et la promotion des activités agricoles », conclut Giovanni Ruta.

 


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