Des conseillers communaux, y compris des grands partis, sont vus dans des réunions de propagande de listes de candidats différentes.
Les craintes se confirment. Les conseillers et les maires qui constituent les grands électeurs des prochaines élections sénatoriales risquent de voter pour les plus offrants. Des informations émanant de certains états-majors politiques affirment que de grands électeurs font, à l’heure actuelle, le tour des réunions de propagandes des différentes listes de candidats.
« Comme il y a souvent des indemnités qui sont distribuées durant ces réunions pour faciliter le déplacement des grands électeurs, des maires et surtout des conseillers font la tournée des réunions électorales. Les organisateurs sont déjà attentifs à ce genre de manœuvre, et commencent à identifier certaines têtes », affirme l’un des leaders d’une grande formation politique.
Mais au-delà des questions financières, c’est le respect des consignes de vote qui risque de ne plus être garanti lors de ce scrutin. En effet, les indépendants ne sont pas les seuls à retourner leurs veste pour pouvoir profiter des « frais », mais également les élus des différentes formations politiques comme le TIM, le MAPAR et même ceux du HVM.
« J’ai déjà vu des élus TIM dans quelques communes qui sont venus participer à une propagande d’une liste HVM. S’agit-il d’une initiative personnelle, ou une consigne venue d’en haut C’est la question qui se poste à l’heure actuelle », se demande un conseiller élu dans une commune d’Atsimondrano.
Cartes brouillées
Mais cette information ne semble pas inquiéter davantage du côté du bureau national du TIM. Interrogé sur l’existence d’un possible retournement de veste au sein de leurs membres, l’un des leaders de cette formation politique fondée par Marc Ravalomanana minimise la situation, et affirme même que ces élus y sont peut-être allés pour gagner de l’argent.
« Il n’y a jamais eu de consigne pour qu’ils assistent à ces réunions. Peut-être qu’ils ont reçu des invitations en leur nom personnel », affirme-t-il.
Lors de l’ouverture de la campagne électorale le 8 décembre, même l’Arema de Didier Ratsiraka, qui dispose pourtant de très peu d’élus, a déclaré être en mesure de placer des sénateurs lors de ce scrutin. Le parti affirme même être en position de gagner deux sièges dans la province de Fianarantsoa, le 29 décembre. « La plupart des grands électeurs des autres formations politiques sont issus de l’Arema, mais ont dû quitter le parti à cause de la situation. Maintenant, ils sont prêts à rentrer au bercail », soutient le candidat qui conduit la liste Arema à Fianarantsoa.
Le comportement des grands électeurs, à l’heure actuelle, brouille les cartes sur le rapport de force qui sortira des prochaines sénatoriales. Même l’hégémonie attendue du HVM dans la plupart des provinces pourrait rencontrer quelques mauvaises surprises lors de ce scrutin.