Quantcast
Channel: L'Express de Madagascar
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Santé – Au moins trente-deux morts de la peste en cinq mois

$
0
0

En cinq mois, la peste a fait au moins trente-deux victimes à Madagascar. La saison pesteuse
ne devrait pourtant se terminer que vers avril.

Une information qui est passée presque inaperçue. Douze personnes ont succombé à la peste bubonique à Amparafaravola en décembre. Ce qui porte à au moins trente-deux le nombre de décès dû à cette épidémie saisonnière depuis le début de la saison pesteuse en août 2015.
Les premiers cas de la saison pesteuse de 2015-2016 avaient été détectés à Mora­manga durant la dernière semaine du mois d’août. Huit personnes avaient alors été annoncées mortes de peste pulmonaire. Douze cas avaient été recensés mais les quatre autres patients ont vite été isolés pour éviter toute propagation de la mala­die, d’autant que la peste pulmonaire paraît nettement plus contagieuse que la peste bubonique. Placés sous haute surveillance et en isolement, les patients n’ont pu rentrer chez eux qu’une fois bien rétablis, et sans risque de contaminer d’autres.
La situation semble avoir été vite maîtrisée à Mora­manga, mais dès septembre, deux cas mortels ont été enregistrés à Tsiroanomandidy et deux autres à Ambohi­dratrimo. Puis, les 18 et 24 septembre, deux hommes âgés respectivement de 20 et de 50 ans ont succombé à la peste à Faratsiho dans le Vaki­nankaratra. Onze cas avaient été détectés, mais pris en charge à temps, les neuf au­tres patients ont pu être sauvés.
Vers la fin du mois d’octobre, le ministère de la Santé publique a encore annoncé deux décès à Ambalavao, dans la Haute Matsiatra, et deux autres à Manandriana dans l’Amoron’i Mania. D’autres cas avaient été annoncés dans d’autres régions, mais aucun décès n’y avait été alors déploré. Deux jours plus tard, les « faire-part » officiels de décès dûs à la peste concernent le district de Miarinarivo. Jusqu’à ce fameux rapport de la gendarmerie faisant état de douze morts à Amparafaravola, le nombre de victimes de la peste s’élevait donc officiellement à vingt personnes.

Grosse panique
Deux autres personnes avaient été admises à l’hôpital au même moment où les douze cas mortels, rapportés par la gendarmerie et confirmés par le ministère de la Santé ont été signalés. Mais « ils ont pu rentrer chez eux après avoir obtenu les soins nécessaires », a tenu à indiquer le Dr Bruno Randrema, responsable de la communication de la division peste auprès du ministère de la Santé. Les cas avaient été enregistrés depuis le 15 décembre, mais, dans l’euphorie des fêtes, aucune communication officielle publique sur le sujet n’avait été faite par le ministère.
L’année dernière, cette maladie endémique à Mada­gascar, avait déjà fait 79 morts sur 335 cas détectés. À l’épo­que, l’Organisation mondiale de la Santé avait indiqué que « le district d’Amparafaravola, dans les hautes terres du centre du pays, a été la région la plus touchée, des cas de peste pneumonique ayant continué à être signalés pendant la première semaine de janvier ».
La peste n’avait pas épargné la capitale lors de la saison 2014-2015, même si aucun cas mortel n’a été officiellement reconnu à Antananarivo. De grosse panique avait frappé la ville lorsque les rumeurs sur d’éventuels cas mortels ont circulé. L’amoncellement des ordures et la montée des eaux dans la plaine n’avaient pas arrangé les choses. Malgré les annonces qui se veulent rassurantes des autorités sur « la maîtrise de la maladie », les craintes que celle-ci ne fasse davantage de victimes cette année ne sont pas exclues, compte tenu de l’état de non-assainissement dans lequel se trouvent de nombreuses localités des Hautes Terres, zone de prédilection de la peste.
La peste, rappelle l’OMS dans un de ses bulletins publiés en septembre « sévit à l’état endémique à Madagascar et des flambées éclatent pratiquement tous les ans depuis 1980 ».

Bodo Voahangy


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Trending Articles