Le prix de la viande de zébu augmente presque quotidiennement auprès des boucheries de la capitale. Une hausse en partie causée par la rareté de viande de zébu.
Une offre inférieure à la demande. Des bouchers craignent ne pas pouvoir satisfaire les consommateurs de viande de zébu, malgré une baisse de la demande en ce début d’année. D’après les explications d’Edmond, vendeur de viande de zébu au marché d’Andravoahangy, cette hausse est surtout causée par la diminution du nombre de zébus envoyés à l’abattoir par les fournisseurs, qui sont pour la plupart des éleveurs dans le Sud du pays. « La viande de zébu se fait rare, ces derniers temps. Malgré la diminution de la clientèle, celle-ci n’a pas réussi à satisfaire les demandes, lors des fêtes de fin d’année », raconte-t-il.
Il ajoute qu’eux-mêmes ont dû diminuer leur commande, car la viande ne suffisait plus.
Le ministère de l’élevage rapporte que cette diminution est justifiée. Cependant, la production de viande
de zébu à Madagascar doit impérativement satisfaire la demande, précise le ministre, Anthelme Ramparany.
D’après les explications du ministre, la diminution du nombre de zébus envoyés à l’abattoir par les éleveurs est surtout causée par l’opération « Fahalemana » qui a été effectuée en 2015.
Des mesures à prendre
À l’entendre, cette opération aurait permis d’éliminer plusieurs « dahalo » dans le Sud, dont certains, d’après ses explications, alimentent la filière illicite de zébus. « Ces “dahalo” possédaient un réseau de vente illégale. Ce qui constituait une assez importante part du marché de viande de zébu dans la capitale », rapporte-t-il.
Cependant, toujours d’après le ministre, la demande en matière de zébu ne devrait en aucun cas,être insatisfaite. La demande s’élevant à 4 400 têtes de zébus par jour, les éleveurs doivent satisfaire ces besoins avant de se focaliser, par exemple, sur le marché extérieur, mentionné être une des raisons de la diminution de la production.
Le ministère est actuellement en pleine finalisation pour le projet d’une politique de développement de la filière zébu. D’après les explications du ministre, cette politique exigera un élevage contractuel. « Les opérateurs de la filière zébu devront collaborer avec les éleveurs, afin que le marché local soit mis en priorité. La demande locale doit absolument être satisfaite », renforce Anthelme Ramparany.
Il souligne que cette politique traitera également du développement de la culture fourragère, de l’amélioration de la race et de la sécurisation du bétail.
Hausse des prix
Le prix de la viande de zébu connaît une hausse considérable depuis le début de l’année 2015. Le kilo coûte actuellement Ariary 8 400, si cela était d’Ariary 7 800 auparavant. Cette hausse est notamment due à l’insuffisance de l’offre face à la demande. Une baisse de la consommation a été constatée après les fêtes mais les bouchers continuent de craindre que les produits qu’ils proposent restent insuffisants.
Tiasoa Samantha