Plusieurs représentants des grandes formations politiques s’indignent devant les anomalies constatées lors de la dernière élection sénatoriale. Un recours auprès de la HCC se profile. Vive contestation généralisée. Les représentants des partis, issus des grandes écuries politiques, sortent de leur silence. À tour de rôle, des candidats, issus de différentes formations politiques, en l’occurrence, le parti Tiako i Madagasikara (Tim), la plateforme de soutien de l’ancien président de la transition Andry Rajoelina, Mapar, le parti Malagasy miara-miainga, l’association «Marina», ont fustigé le régime actuel, devant les anomalies constatées, avant et pendant l’élection sénatoriale, tenue le 29 décembre 2015 dernier, au cours d’une conférence de presse conjointe. Selon eux, la loi qui régit cette élection a été bafouée. «Le vote secret et l’indépendance des grands électeurs n’ont pas été respectés. Face à la pression de certains hauts responsables de l’État, ils étaient contraints de voter pour les candidats du parti au pouvoir», lance Hasina Andriamadison, candidat du parti Tiako i Madagasikara (Tim), hier, à l’hotel Colbert Antaninarenina. Par ailleurs, Haja Rakotoson, représentant du Mapar a rappelé qu’au début de la préparation de cette élection, le parti a déjà constaté différentes infractions du code électoral. «On a pu constater des campagnes électorales précoces, avec l’appui de certains chefs de région», souligne-t-il. Recours à la Hcc Après cette brève rencontre avec la presse, hier, les représentants de chaque parti ont exprimé une volonté d’aller plus loin dans leur démarche, visant à trouver une entente, afin d’aboutir prochainement à une requête collective auprès de la haute cour constitutionnelle (Hcc). «C’est la suite logique de notre démarche et on a déjà recueilli beaucoup de preuves», affirme Hasina Andriamadison. «On peut aller jusqu’à la demande d’annulation de voix, annulation de résultats, voire annulation des élections», rajoute Andriamalala Ratsihoarana, représentant du parti Mmm. Pour sa part, Hery Rakotomanana, président de la commission nationale électorale indépendant (Ceni) a réitéré qu’il faut formaliser toutes ces contestations pour que la Ceni puisse prendre ses responsabilités. « Par contre, on n’a pas le pouvoir d’annuler des résultats. On peut simplement saisir l’autorité compétente, comme la HCC », explique t-il. Ce n’est pas la première fois que des partis s’unissent pour faire entendre leurs voix contre les élections, mais l’unité, souvent de façade, aboutit rarement à du concret. Ce fut le cas lors de l’élection présidentielle et avant les élections municipales, les alliances ont vite volé en éclat.
Dix candidats à Toliary
Les collectifs des candidats, issus de la province de Toliary, réclament l’annulation des résultats dans les bureaux de vote où des bulletins ont été émaillés de marques, en guise de consigne de vote. Ils étaient dix sur les 13 candidats, lors des sénatoriales, à être présents dans la grande salle de réunion de l’hôtel Le Palétuvier, le lundi 4 janvier dernier, afin de tenir une conférence de presse pour dénoncer les illégalités et irrégularités dans la quasi-totalité des bureaux de vote de la province de Toliara. Ainsi, Eliane Naika du Tim, Mahaleo Tsiebo du Mapar, Luc Vital et consorts ont tiré la sonnette d’alarme à l’endroit de la CENI, afin que celle-ci puisse prendre des sanctions par rapport à ce scrutin.
Selon eux, des pressions ont été exercées à l’endroit des électeurs. « Tous les grands électeurs du HVM ont été obligés de mettre des marques sur leurs bulletins pour faire savoir qui ils ont voté pour cette liste, ce qui est tout à fait contraire aux règles de secret de vote?», selon Eliane Naika, tête de liste du Tim, qui en même temps, brandissait sur une grande feuille blanche les sigles utilisés par le HVM, lors de cette élection.