La gestion des ordures de la capitale reste au cœur des débats. L’État ne semble pas prêt à céder leur gestion malgré la revendication de la municipalité.
L’assainissement des villes, y compris de la capitale, sera une priorité (pour cette année). Mais il faut partager les responsabilités. Il est injuste que les habitants vivent avec les immondices… Les élus et les agents de l’État sont redevables envers la population. Cette déclaration de Hery Rajaonarimampianina, président de la République, hier, pendant la présentation des vœux à Iavoloha, répond en partie à la demande de Lalao Ravalomanana, première magistrate de la cité des Mille qui revendique la gestion du Service autonome de maintenance de la Ville d’Antananarivo (SAMVA).
Johanita Ndahimananjara, ministre de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène, a tenu à préciser, par la suite, que cette structure est déjà en place et fonctionnelle. « Il ne faut plus se lancer des pierres, la porte du ministère reste ouverte pour une négociation », indique-t-elle.
Lalao Ravalomanana a, pourtant, insisté sur ce point, lors d’un point de presse, le 28 décembre, à l’hôtel de ville à Analakely. « Nous sommes les élus de la capitale et les premiers responsables à être accusés de cet amoncellement des ordures », interpelle la première magistrate de la ville. Elle a ajouté que la commune urbaine d’Antananarivo a pour mission d’assurer la propreté des rues et des quartiers de la cité, et non de collecter et de transporter des ordures à Andralanitra. « Nous avons fourni beaucoup d’efforts pour réussir cette mission. Mais nous avons l’impression que certaines personnes veulent saboter notre travail en ne collectant pas, par la suite, les ordures », s’indigne Lalao Ravalomanana.
Nouveau mécanisme
Julien Andriamorasata, deuxième adjoint au maire de la commune urbaine d’Antananarivo, a ajouté que la municipalité est actuellement impuissante face à la situation. « Nous avons décidé de mobiliser d’autres camions pour collecter les ordures de la capitale, mais cette décision a été bloquée. Nous travaillons d’arrache-pied pour financer les travaux du SAMVA alors que nous n’avons même pas eu notre mot à dire dans la nomination de son directeur. Nous demandons une collaboration sincère de l’État pour embellir la ville », souligne-t-il.
Lalatiana Ravololomanana, membre du conseil municipal, ne semble pas étonnée de la situation. « La ville des Mille demeure un enjeu politique entre le maire de la capitale et l’État central. Lalao Ravalomanana aurait dû s’y préparer, mais elle manque de vision et de stratégie pour diriger la ville », affirme-t-elle.
Afin d’améliorer l’environnement dans la capitale, l’État à travers le ministère de l’Eau, hygiène et assainissement, celui des Finances et du budget ainsi que le ministère d’État chargé des Projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement, a promis d’apporter une aide de 132 millions d’ariary par mois au SAMVA jusqu’au mois de mars, pour gérer les ordures de la capitale. Le pic de paiement de la redevance sur les ordures ménagères (ROM) pour financer le SAMVA n’arrivera qu’au deuxième trimestre de l’année. Toutefois, la ROM connaîtra, une fois de plus, une baisse significative vers la fin de cette année alors que les ordures atteindront 1 500 tonnes par jour. Certains urbanistes estiment qu’il faudrait un nouveau mécanisme financier pour gérer les ordures de la capitale. « La mise en place de ce mécanisme doit être définie par la CUA et l’État central », souligne l’urbaniste.